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27 novembre 2012

Tentative :

Sous la buée basse du hammam l'homme se perd. Les sinus sont à sec dans l'air brulant, une auréole de perle sue sur l'aile du nez, et la vapeur achève de pailleter son corps nu sous la jupe.

Le spectacle humain c'est : à sa gauche, un bourreau fouette la cigüe sur le dos d'une victime. A sa droite, un masseur pétrit les cuisses d'un athlète noir, créant des tourbillons dans sa chair.

La brume des corps passe, sans consistance.

Et puis autour de lui une myriade de mosaïque l'épuise, l'alternance blanc bleu des carrés lui souffle des souvenirs. Leur trame reflue le long du passage en flamme de ses sinus, ferme les écoutilles de ses pores, de ses tempes en lui s'abolit la conscience et survient l'amnésie. On remonte, on remonte vers... d'autre temps, d'autres possibles, des temps étrusques? Un peuple a-t-il jamais eu ses membres hors de la mélasse. Ont-ils prononcé le mot liberté sans le biaiser.

Le mur lépreux, sachant plus que ce qu'il n'en dit, suinte avec le reste de la clique enfermée là. Les mosaïques retrouvent leur réalité muette tandis que l'homme, tiré du songe, revient doucement à l'ambiance feutrée.

Dans ses tempes, un lezard pose des mains millénaires sur la peau en coeur tendu d'un tam tam, le sang sombre de ses veines s'épaissit, alors que dans la fournaise il semble insensé de vivre... mais quand même. Assis, il constate la déliquescence organisée de ce lieu de paix. 

"bienvenue dans l'antre du dragon" il sourit.

Peu à peu s'enfonce sa boîte cranienne ds un trou, une bulle de lave accompagne la déglutition. Pris d'un mouvement flexible, brut et buté, il saisit une lame de sous sa tunique.

La cible était là, mais le carnage souffle ses bougies sans distinction. En rythme, on dansa, sectionné, sur des airs de vif argent. Tout le monde paia sa tournée.

Une odeur fade entourait ses yeux à la vue des couleurs fraîches. Sous ses pieds, une plaine verte et terreuse, des bordures aux germes d'or. Spectacle saisissant de celui qui retrouve la vue. 

Dans sa tête, rien, le vent, absence de bulle des comic strip. La vraie vie en trop simple le ravive d'un frisson.

Et derrière lui le hammam écume avec son secret.

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